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Micro-living à la montagne

8 février 2024

Les Scandinaves aiment être proches de la nature mais les cabanes et chalets neufs sont onéreux et nuisent à l’équilibre fragile des paysages sauvages. C’est pourquoi certains font le choix de micro-chalets, conçus par des architectes.

 

On peut dompter un peu de l’esprit de la nature scandinave pour sublimer un intérieur mais on ne domptera jamais l’amour d’un Scandinave pour la nature. La simple évocation d’une ‘hytta’ ou d'un ‘stugan’ (‘cabane/chalet’ en norvégien/suédois) suffit à faire étinceler l’œil de nombreux Nordiques.

 


Loin de la cabane en rondins scandinave traditionnelle avec son design moderne, le ‘Stranda30’ vous protégera de la pluie et de la neige aussi bien qu’un grand chalet. Photo © Strandahytta

 

Les Scandinaves ont toujours eu un lien fort avec la nature, qu’ils se transmettent de génération en génération et pourtant, les chalets modernes ne sont pas à la portée de tout le monde. En Norvège, ils coûtent au minimum 500.000 euros, ce qui est souvent plus cher qu’une maison unifamiliale. De nombreux chalets modernes sont construits dans des villages ou des hameaux très peuplés, au pied des remontées mécaniques. Si ces chalets sont généralement spacieux et confortables, l’environnement qui les entoure n’est souvent qu’une pâle copie de la vraie nature sauvage.

 

Sans parler des soucis de durabilité. La construction de grands chalets nécessite beaucoup de matériaux. De plus, ils occupent beaucoup d’espace et mettent les ressources et les infrastructures à rude épreuve. Cela engendre donc de plus en plus de conflits avec les préoccupations environnementales et les communautés locales.

 


Le micro-chalet ‘Rasta’ offre une architecture intérieure intelligente, avec de l’espace et du rangement en suffisance dans son agencement en contreplaqué. Photo © Aksel Jermstad/Norske Mikrohus

 

Une tendance à voir plus petit poussée par la flambée des prix


"Face à l'inflation, aux taux hypothécaires plus élevés et à la hausse globale du coût de la vie, on note une tendance vers les chalets plus petits et plus abordables. Les micro-chalets ne coûtent qu’une fraction du prix d’un grand chalet neuf, les mettant à portée de nombreuses personnes qui seraient autrement exclues du marché. De plus, leur empreinte environnementale est bien moindre", explique David Reiss-Andersen, cofondateur de Norske Mikrohus, une entreprise spécialisée dans la construction de micro-maisons.

 

Initialement, les micro-chalets étaient soit des transformations de bâtiments existants, comme des entrepôts ou de petites granges faisant partie de fermes isolées, soit des projets conçus et construits à partir de zéro, souvent par les architectes eux-mêmes. Aujourd'hui, le préfabriqué règne en maître. Les modèles sont conçus par des architectes, la construction se fait en usine et une fois assemblé, le chalet est transporté sur place en camion et positionné à l’aide d’une grue.

 


Alors que de nombreux chalets modernes sont plutôt bas, l’iconique ‘Utsikten’ semble flotter au-dessus du paysage et crée une nouvelle perception du micro-chalet. Photo © Norgeshus

 

Distanciation avec l’esthétique des chalets en rondins traditionnels


Architecturalement parlant, un micro-chalet peut avoir une apparence variée mais diffère généralement énormément des maisonnettes et chalets plus grands et plus conventionnels. Alors que de nombreux ‘macro’-chalets neufs s’inspirent nettement du passé, les acheteurs des micro-chalets privilégient généralement un design extérieur plus sobre et minimaliste.

 

À l'intérieur, la démarche consiste à intégrer un maximum de confort sans encombrer l’espace disponible ou entraver le passage. On y trouvera donc invariablement des rangements intelligents, du mobilier multifonctionnel, des mezzanines et des agencements ouverts.  

 

Les réglementations en matière de construction ne sont pas toujours en phase avec l’évolution sur le terrain, et c’est notamment le cas pour les micro-structures. Mais les choses bougent.

 

"Les nouvelles règles entrées en vigueur en juillet de cette année (ndlr. : juillet 2023 en Norvège) sont très utiles car elles définissent en termes juridiques à quoi correspond un micro-logement. Cela permet aux acheteurs potentiels de bâtiments inférieurs à 30 m² d'obtenir un prêt à la construction. Et les autorités locales sont mieux préparées pour accueillir des micro-logements", avance monsieur Reiss-Andersen. 

 


Strandahytta a choisi un design sobre et minimaliste qui complémente à la perfection le paysage majestueux du massif de Sunnmørsalpene. Photo © Strandahytta

 

Les pionniers ouvrent la voie


Bien que cette réglementation ne cible pas spécifiquement les micro-chalets, monsieur Reiss-Andersen estime qu’elle sera profitable à tous les types de micro-logements. Comme il le fait remarquer, le secteur du micro-living a largement évolué depuis ses débuts. Nous sommes bien loin aujourd’hui de l’époque du camping-car, sans réelle réglementation.

 

"Les propriétaires de ces micro-chalets sont des pionniers, qui aident le secteur à poursuivre sa progression. Je pense que cette activité va se développer dans les années à venir, à mesure que les gens vont se rendre compte que les micro-chalets ne sont pas une tendance passagère mais une nouvelle forme d’habitat à part entière. Cela donnera des villages de micro-chalets, plus compacts et avec un impact nettement plus faible sur le climat, l’environnement local et la nature", affirme-t-il.

 

Cependant, même si le concept d’une micro-maison à l’écart de l’agitation quotidienne séduit de plus en plus de monde, il reste des obstacles à surmonter. Et notamment la capacité de production, d’après Frode Mork, cofondateur de Strandahytta.

 


De forme traditionnelle, le micro-chalet ‘Rasta’ est résolument moderne à tout autre point de vue, offrant ainsi le meilleur de deux mondes. Photo © Aksel Jermstad/Norske Mikrohus

 

"Même quasiment sans marketing de notre part, nous constatons un intérêt de plus en plus marqué pour nos micro-modèles, surtout de la part de jeunes familles qui aspirent à devenir propriétaires, mais aussi de personnes qui souhaitent construire un bien à mettre en location. Pour le moment, notre capacité est principalement concentrée sur les projets d’appartements mais si cet intérêt persiste, nous produirons davantage de micro-chalets à partir de l’année prochaine", conclut monsieur Mork.

 

Cet article est une traduction retravaillée par Jan Hoffman d’un article de Henning Prytz Poulsen/ Pressenytt

 

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